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Page:Tastu - Poésies complètes - 1858.djvu/164

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LA GLOIRE


 
Il faut aimer les arts pour les plaisirs qu’ils donnent, non pour
la gloire qu’ils promettent.
Madame BEAUFORT D’HAUTPOUL.





Qui ! moi, moi l’envier, la chercher ou l’attendre ?
Moi, d’un immense écho flatter ma faible voix ?
Non, je n’y prétends point, mais je crois la comprendre ;
Et je m’applaudis de mon choix !

Porter dans ses travaux la flamme au ciel ravie ;
Nouveau fils de Japet douer de traits divins
Une muette argile, et d’un souffle de vie
Animer l’œuvre de ses mains ;

S’abreuver sans relâche aux flots de Castalie ;
Maîtriser à son gré le magique instrument
Qui, du chantre d’Énée au chantre d’Athalie,
A transmis son enchantement.

Émouvoir, éclairer, ou dominer le monde,
Et, frayant le premier de glorieux chemins,
Y laisser après soi cette trace profonde
Que suit la foule des humains,
 
Voilà, voilà la Gloire ! Un hymne que répète
Des siècles rassemblés le chœur mystérieux,