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LA VÉRONIQUE


SUR LE TABLEAU DU ZÉPHYR DE PRUD'HON


 
Zéphyre seul doit caresser les fleurs.
PARNY.




 

Le jour paraît, Zéphyr s’éveille,
Abandonne le sein des fleurs,
Où, s’enivrant de leurs odeurs,
Il sommeillait depuis la veille.
Sur son aile il porta cent fois
Aux dieux l’encens d’un sacrifice,
Des accords à l’écho des bois.
Ce jour, guidé par le caprice,
Il voltige dans nos bosquets ;
Une eau pure, un ombrage frais,
Arrêtent sa course légère ;
Il folâtre sur la fougère,
Se joue aux branches des ormeaux,
Entr’ouvre une fleur printanière,
Balance son vol sur les eaux.
Cette fleur, hier caressée,
Cesse d’être belle à ses yeux ;
Las de parfums et de rosée,
Zéphyr suspend enfin ses jeux.
Mais bientôt son aile inconstante