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LE CHRIST AU TOMBEAU.
l’ange de la passion.

Je pleure, ô Tout-Puissant, d’être l’un de vos anges !
L’homme ne comprend point ces tristesses étranges,
Votre Christ, est-il dit, renaîtra dans trois jours ;
Mais, pour un de ces jours où vous créez les mondes,
Sait-il, Seigneur, combien il faut de ces secondes,
Qu’il appelle : Toujours ?

Quel feu va succéder au feu de l’auréole ?
Quelle loi, remplacer la sainte parabole ?
Le monde est-il laissé sans guide et sans flambeau ?
Sur l’abîme grondant, l’homme tournoie et flotte ;
Le port demande un phare, et la nef un pilote !
Le Christ est au tombeau !

chœur des anges.

Seigneur, Seigneur ! se peut-il que l’on meure ?
Quittez enfin cette étroite demeure,
Venez à nous !
Christ, Fils de Dieu, né du sein d’une femme,
Qu’attend le ciel, que la terre réclame,
Réveillez-vous !…