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CINQUIÈME PARTIE


LA MANCIQUE OU MAGIE DIVINATOIRE




CHAPITRE XXV

Les charlatans vulgaires.




Ainsi que le lecteur l’a compris sans peine, ce n’est pas à une simple enquête sur le Palladisme que je me suis livré ; j’ai porté mes recherches dans le domaine de l’occultisme tout entier, ayant à cœur de donner au public une étude complète de l’action du diable à notre époque.

Du reste, cela est hors de toute discussion, le danger pour les catholiques n’est pas exclusivement dans la franc-maçonnerie luciférienne. Les palladistes et autres sectaires diabolisants ne sont qu’une poignée, eu égard à la population totale du globe ; ils sont, il est vrai, les chefs, les directeurs du satanisme contemporain. Mais le démon ne se borne pas à agir dans les triangles, et il travaille le plus souvent à son œuvre maudite, là tout auprès de vous, madame qui me lisez, et alors que vous vous en défiez le moins.

Je dois donc, puisque j’ai étudié la question sous tous ses aspects, m’éloigner de temps en temps, dans mon récit, de ces mystérieux et exécrables triangles lucifériens, si féconds en manifestations du surnaturel diabolique, pour montrer les autres manifestations, les autres prestiges auxquels le prince des ténèbres a recours, quand il s’adresse à la foule, à la multitude profane ; car il n’est pas seulement le singe de Dieu dans le culte qu’il a réussi à établir au sein des arrière-loges, il est encore le roi de ce monde, il cherche à séduire par mille artifices ceux que les francs-maçons qualifient de « profanes », c’est-à-dire quiconque n’est pas affilié à leur infernale secte.

Nous avons vu, par l’étude de l’hystérie mise en parallèle avec la possession, que tout l’intérêt, pour l’observateur préoccupé des mystères de l’action diabolique, n’est pas exclusivement circonscrit aux sociétés organisées pour travailler à la destruction de l’Église en s’appuyant sur les révolutions politiques et en les faisant naître au besoin. Nous avons vu la main du diable, lorsque nous passions en revue quelques-unes des questions que fouillent les savants.