Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 1.djvu/203

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lisme. L’amour de Dieu l’avait initiée aux vérités du monde spirituel ; il lui avait été donné de résoudre la grande, mystérieuse et insondable énigme de la vie future, et telle fut sa fidélité aux connaissances qui lui avaient été ainsi départies, qu’elle était prête à la témoigner dans la vie comme dans la mort. »

Cependant, touchée de la grâce avant sa mort (1862), elle abjura la religion schismatique grecque (dont elle avait été, dit Mme Howitt, la personnification vivante), entre les mains de Mgr Baudry, évêque de Périgueux, qui lui administra les derniers sacrements. Hume se garde bien, dans ses Mémoires, de parler de cette abjuration qu’elle ne put faire, sans doute, sans abjurer aussi ses erreurs spirites. Il tient à montrer que tout le mérite de cette mort édifiante doit être attribué aux communications de sa femme avec les esprits et en particulier avec celui de Cagliostro, son ange gardien. Il nous la montre jusqu’à la fin continuant à voir chaque jour des esprits. « Ses plus fréquents visiteurs étaient son père et sa mère. Elle reçut d’eux les plus caressants messages, les plus douces paroles de bienvenue relativement à son séjour spirituel. Elle était aussi visitée souvent par l’esprit d’une femme voilée qu’elle ne connaissait pas, mais dont la présence lui était d’un grand soutien, quoiqu’elle ne parlât jamais, ni ne levât son voile. » M. Hume apprit que ce bon esprit continuerait à porter son voile, jusqu’à la fin, et qu’alors ce même voile serait jeté sur l’esprit nouveau-né de sa pauvre chérie, pour lui cacher les pleurs et les sanglots exhalés autour du lit où reposerait son corps. Pendant les derniers six mois de sa maladie, le voile de l’esprit se releva lentement et graduellement des pieds vers la tête ; aux deux derniers jours, l’esprit lui apparut avec son voile roulé comme un diadème, autour du front, à l’exception pourtant d’une partie qui, comme un feston, tombait sur sa figure.

« Un jour, plusieurs personnes qui étaient dans la chambre de la malade virent la main et le bras de l’esprit jusqu’à l’épaule : ils paraissaient être d’une substance lumineuse, admirablement formés, et couverts d’une sorte de voile de lumière. »

Après sa mort, l’esprit de Sacha (nom familier que Hume donnait à sa femme) devint un de ses plus habituels visiteurs, et opéra de nombreux prodiges en sa faveur.

De Périgueux, Hume retourna en Angleterre, où il donna de nombreuses séances qui achevèrent de convertir au spiritisme un grand nombre de personnes, parmi lesquelles des savants des plus distingués.

Parmi ces glorieuses conquêtes de Hume, il faut citer l’un des physiciens les plus renommés de la Grande-Bretagne, longtemps rebelle, mais enfin convaincu, dit-il, par une foule d’expériences consciencieuses de la vérité et de la réalité des phénomènes spirites, et devenu bientôt l’un des plus