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SEPTIÈME PARTIE


PRATIQUES DIVERSES DE L’OCCULTISME




CHAPITRE XXX

Principales superstitions et maléfices les plus usités




Avant d’entrer dans le détail des différentes espèces de maléfices ou de sortilèges, il me faut dire en quelques mots ce que l’on entend par ces termes généraux, qui s’appliquent à tant de pratiques diverses.

S’il y a un fait reconnu en démonologie, c’est que le diable n’intervient et ne peut intervenir dans les choses humaines que pour procurer ou produire le mal, alors même qu’il semble avoir quelque bien particulier pour objet ; c’est ainsi, comme nous l’avons vu, que le spiritisme ne se targue de prouver l’immortalité de l’âme que pour arriver plus sûrement à détruire dans les âmes la foi aux dogmes catholiques sur les destinées de l’homme dans l’autre monde. Mal physique, mais surtout mal moral ou péché, tel est l’unique but de l’action diabolique. Tout dommage ou résultat mauvais produit par cette action s’appelle un maléfice. L’action par laquelle le magicien ou sorcier réalise le dommage voulu est désignée sous le nom de sortilège ; elle communique à la personne ou à l’objet maléficié un état particulier qualifié d’ensorcellement.

Le maléfice peut s’opérer à distance et par une influence purement spirituelle ; ou bien par une action immédiate et avec l’intervention d’une substance matérielle.

Tantôt le sorcier ou maléficier (maleficus) se contente d’un geste ou même d’un simple regard comme dans le cas du mauvais œil ou jettatura, si commun encore aujourd’hui, surtout en Italie. Tantôt il emploie certaines matières ou substances mystérieuses, vapeurs ou poudres, généralement mêlées à une boisson, ayant une action occulte, dont l’effet n’a aucun rapport avec les propriétés naturelles des substances mises en œuvre. Ces effets sont de plusieurs sortes : tantôt ces objets, employés dans le maléfice, agissent d’une façon bizarre sur les fonctions du système nerveux ; tantôt ils influent direc-