Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 1.djvu/310

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pignorés, saisis et incantés en toutes les terres et seigneuries, qu’ils seront appréhendés et trouvés. Ceci fut fait à Bédous, le premier Juin 1348 ; témoins furent de ce, Transilot de Lassalle, Peyroulau de Gabe, de Bédous. Et ceci a été extrait lettre à lettre du livre Censier, et fut corrigé par Guicharnaud, Recteur d’Accous, et moi Benoît de Lacaussade, en fis l’extrait dudit Censier, et l’écrivis de Mandement de Messire Pées de Lacaussade, mon père, et de Messire Guicharnaud de Tarras, et lesdits de Lavedan et d’Aspe jurèrent sur les quatre saints Évangiles de Dieu, qu’ils tiendront et accompliront tout ce dessus, à peine d’encourir les susdites peines ; et moi Bertrand de Lassale, notaire d’Aspe, qui au rapport des susdits Prêtres, ai fait la présente carte, lesquels jurèrent n’y avoir rien ajouté ni diminué, et me fut mandé que doresnavant j’en baillasse copie à tous les hommes d’Aspe, ainsi signé, de Lassale, notaire. Extrait d’un vieux instrument en parchemin, qui est au pouvoir des Jurats d’Accous, Capdeuil d’Aspe et Garde-Chartres d’icelle, en tant qu’il touche au public de tout le corps de la vallée d’Aspe, par moi Bernard de Sallefranque, Abbé de Borce, notaire, sous-fermier de la Notarie du Vic-Dessus d’Aspe, le quatrième jour du mois de Juillet, l’an 1586, ainsi que de mot à mot je l’ai trouvé audit instrument en parchemin ; l’ai corrigé et collationné, et signé de mon seing accoutumé, afin qu’au temps à venir foi et croyance soit ajoutée, comme si c’étoit l’instrument vieux en parchemin. Signé, de Salle-franque, notaire.

Collationné par extrait, sur l’ouvrage intitulé lous Priviledges, Franquises, etc., imprimé à Pau en 1694, par Dupoux, par nous, conseiller, secrétaire du Roi, Maison, Couronne de France et de ses Finances, en la Chancellerie près le Parlement de Navarre. Signé, Laussat.

(Ce titre, confirmé par Louis XIII, se trouve dénombré dans l’article quarante-quatrième de la déclaration générale des biens, droits et privilèges des habitants de la vallée d’Aspe, Pyrénées.)

Qu’il se passe au dix-neuvième siècle des faits analogues, on n’en saurait douter. Je pourrais en citer plusieurs ; contentons-nous d’un fait que recommandent à l’attention l’étrangeté des phénomènes, leur persistance pendant une durée de six mois, et l’immense notoriété dont il jouit. M. de Mirville l’a rapporté ; je dois le relater à mon tour, et l’on verra bien ainsi ce que valent les dénégations des sceptiques.

C’était entre 1827 et 1830, dans un village du département du Finistère. Un paysan assez à son aise, mais fort ambitieux, découvrit, dans quelque vieux livre de sorcellerie, qu’à l’aide de certains moyens, de certaines observations, on pouvait se procurer de l’argent. Il fit les simagrées voulues, et l’argent arriva ; mais à l’instant même, sa femme, qui n’avait pas pris part à ce marché, reçut, par voie de révélation, l’avis, qu’en punition de ce méfait toute la famille allait être frappée, qu’elle ne pourrait pendant six mois faire aucun usage des biens qui lui appartenaient, que la maison resterait ouverte à tous venants, que son domaine ne serait ni cultivé, ni récolté, et enfin que le père, la mère et les enfants deviendraient muets et seraient pour tout le pays un objet d’horreur.