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Tanchon, rapporteur, fut encore à même d’en vérifier une partie. Arago fit part de son rapport le 17, en séance publique ; mais, de ce moment, les phénomènes avaient disparu. L’Académie décida qu’il n’y avait plus alors lieu de s’en occuper. La Gazette des hôpitaux et la Gazette médicale réclamèrent vivement contre une telle fin de non-recevoir, mais en vain. L’Académie avait prononcé le mot sacramentel ; Angélique Cottin n’existait pas pour les savants.

Au mois de décembre 1846, une jeune apprentie coloriste dans un atelier de la rue Descartes, à Paris, devient en butte à une obsession du même genre. La table crie et s’agite pour peu qu’elle y touche ; les pinceaux fuient ses doigts, quand elle veut les prendre ; le pupitre va se cacher dans un coin de la pièce ou se dresse devant l’apprentie, la chaise recule au se dérobe, le frôlement de sa robe met les meubles en fuite, les bas quittent ses jambes et sa remettent d’eux-mêmes. Elle est soulevée de son siège et y retombe lourdement. On parla aussi d’enchantement et de sortilège (Siècle, 4 mars 1847).

Dans la même année 1846, au mois de novembre, à Claire-Fontaine, près Rambouillet, une domestique refuse l’aumône à un mendiant, qui la menace en se retirant. Dès le soir, tout s’agite dans la maison de manière à désespérer les habitants. La domestique, en se plaçant sur l’endroit même d’où elle avait été menacée, est prise d’affreuses convulsions. Le charretier de la maison y va par bravade et est pris des mêmes convulsions. Les phénomènes reparurent longtemps avec intermittence (Revue des Deux-Mondes, décembre 1846).

En 1849, au mois de mars, à Guillonville, près Chartres, chez un fermier du nom de Polléans, un incendie a lieu ; un domestique est inculpé ; une jeune domestique, du nom d’Adolphine Benoît, dépose contre lui ; l’auteur présumé du crime est mis en état d’arrestation et relâché après trente-deux jours de détention préventive. Dès le moment de l’arrestation, Adolphine Benoît devient l’objet des plus étranges vexations. Les pelisses, les couvertures des lits viennent l’affubler pendant qu’elle travaille ; ses poches et son tablier se remplissent de saletés qui y pleuvent ; le harnais du cheval vient se passer à son cou ; les poêles et les casseroles s’accrochent à ses vêtements.

Les serrures et les cadenas s’arrachent d’eux-mêmes des portes ; Dolléans, un fusil à la main, garde le dernier cadenas ; un bruit lui fait tourner la tête, le cadenas avait disparu. Il vint s’accrocher le lendemain au dos de la domestique, pendant qu’elle récitait sa prière en compagnie de la maitresse de la maison.

La jeune fille, devenue malade à force de frayeur, s’absenta pour cinq jours, et tout cesse, mais pour recommencer à sa rentrée, et avec une