Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 2.djvu/334

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niaque ; la Salpêtrière n’a jamais eu, parmi ses sujets, un Cagliostro, une Sophie Walder, une Diana Vaughan.

Dans la possession latente, le diable fait rage d’orgueil. Ce n’est pas telle ou telle disposition morbide qui amène cet état de possession maxima ; c’est une éducation entièrement luciférienne, ou encore c’est le sacrilège quotidien commis avec frénésie par les pires des renégats, — je veux parler des mauvais prêtres, l’écume du sanctuaire. Mais de ceux-ci je dirai peu de chose, malgré l’intention que j’avais de parler d’eux avec quelques développements. J’ai reçu avis, en effet, que mieux valait laisser ce genre d’infamies dans l’ombre.

Les Éliphas Lévi, les Despilliers, les Boullan sont particulièrement agréables à messire Satanas, parce qu’ils ont trahi le sacerdoce chrétien ; voilà les vocates élus, les possédés latents les plus recherchés par les triangles. Depuis Pernetti, le bénédictin fondateur d’un rite maçonnique sataniste, jusqu’à Sommorostro, l’archiprêtre qui fut pendant trente ans vénérable d’une loge de Ségovie, tout en trompant les fidèles par son hypocrisie, il y a eu, il y a des Judas dans le clergé. Cette fange ne doit pas être remuée ; ce serait non seulement scandaliser les fidèles, mais encore jeter dans leurs âmes des épouvantements, qu’il y aurait grande peine à calmer ensuite. C’est pourquoi, quand une trahison de ce genre arrive à la connaissance d’un catholique, son devoir, s’il a des preuves irréfutables, est d’en aviser le Saint-Siège, et non d’étaler cette honte devant le public.

Pour ne parler donc qu’en termes généraux, je me contenterai de dire que le sacrilège commis par un prêtre a mille chances d’entraîner la possession latente ; tel Urbain Grandier, dont j’ai rapporté avec détails le procès. En vérité, ce sorcier ecclésiastique, qui réussit à ensorceler un couvent d’ursulines au moyen de roses diabolisées, est le plus frappant des exemples qu’on puisse citer. Mieux vaut s’en tenir à lui. Si quelqu’un, plus audacieux que moi, veut traiter cette question : « Y a-t-il des prêtres dans la franc-maçonnerie ? », qu’il en prenne la responsabilité ; quant à moi, toute réflexion faite, après l’avis que j’ai reçu, je ne la prendrai pas.

Il me reste, pour terminer ce chapitre, à dire un mot d’une œuvre de grand-rite, dont le temple maçonnique de Charleston aurait été le théâtre, pendant les deux derniers mois de 1893.

On sait que Philéas Walder, déjà malade au convent du palais Borghèse, est mort en Angleterre dans les premiers jours d’octobre 1893[1] ; mais ce

  1. Extrait de l’ouvrage de M. De la Rive, la Femme et l’Enfant dans la franc-maçonnerie universelle, page 721 :
    « Philéas Walder est mort peu après le Convent du 20 septembre ; nous lisons à son sujet dans un journal américain :
    « ÉCHOS DE LONDRES {par télégraphe). — Londres, le 8 octobre (1893). On annonce la mort de M. Philéas Walder, le spirite bien connu, qui était passé à Londres, à l’âge de