Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/264

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sur celui du bonhomme, et, sans faire semblant de rien, je le suivis. Justement, il ne tarda pas à entrer dans une fumerie d’opium. J’y entrai aussitôt. Le vieux magot ne venait pas pour fumer, mais pour une affaire quelconque. Il me regarda, d’abord, parce que ma présence lui parut insolite en ce lieu ; ensuite, il remarqua que je tenais mon parasol plié dans la même position qu’il tenait le sien ; mais pas un muscle de sa face jaune ne tressaillit ; seulement, il ne me perdit pas des yeux, jusqu’à ce que j’eusse choisi ma place dans la fumerie.


spécimen A des peintures murales d’un temple secret de la san-ho-hoeï à tong-ka-dou (shang-haï)

C’était pour moi une première satisfaction ; j’étais maintenant à peu près certain que je n’allais pas m’enivrer d’opium en pure perte.

Imaginez-vous un grand hall, plutôt long que large. De chaque côté, dans le sens de la longueur, court un plancheyement disposé en lit de camp, sur lequel sont étalées, à peu de distance les unes des autres, séparées seulement par l’intervalle de l’épaisseur de deux corps d’hommes, des nattes de bambou tressées, qui elles-mêmes ont les dimensions d’une descente de lit.

Sur chacune de ces nattes, un homme, un fumeur d’opium, est étendu.