Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/271

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société. Mais un de nos frères haut-gradés, qui est, en outre, affilié aux Old-Fellows, a eu l’occasion d’être admis à une tenue du Rite Céleste, à l’un des temples de Kouang-Tchéou-Fou (les Européens disent Canton), et c’est comme Old-Fellow qu’il a obtenu la permission de prendre la photographie de ces tableaux. Il nous en a laissé une épreuve à titre de document curieux. Il disait, du reste, qu’il avait vu ces mêmes peintures murales dans d’autres temples de la San-ho-hoeï, notamment à Pé-Kin et à Tong-Ka-Dou (Shang-Haï).

Cette réponse, que je reproduis telle quelle, est pour moi d’une extrême importance. Il est impossible d’admettre que j’ai pu voir, pour la première fois, dans une hallucination, des tableaux dont je devais retrouver, plusieurs années après, la reproduction exacte, la photographie même, dans les archives d’une loge.

Ce n’est pas tout. Les lucifériens chinois, s’ils sont d’une méfiance invraisemblable jusque vis-à-vis des francs-maçons ordinaires des autres pays, sont, par contre, très expansifs à l’égard de leurs compatriotes, non pas qu’ils renoncent pour eux à leur mystère, mais parce qu’ils agissent ouvertement au sujet de la propagande de leur haine parmi le peuple.

Extérieurement, ils s’affublent du nom de « parti anti-étranger » ; et, sous ce couvert, ils répandent leurs idées dans la population ; cela, au moyen d’imprimés de toute espèce, qu’ils distribuent gratuitement par millions et par millions d’exemplaires.

Ils affectent de n’avoir en vue que les étrangers à expulser ; mais ce sont toujours des missionnaires catholiques qu’ils peignent ou dessinent livrés à mille supplices. C’est toujours le missionnaire catholique qu’ils représentent dans leurs imprimés ou sur leurs tableaux. Sous prétexte d’avoir un but politique, ils crient tout haut qu’il faut chasser les étrangers ; mais, au fond, comme leur but est essentiellement anti-catholique, ils disent tout bas qu’il faut torturer, massacrer les missionnaires, et ils propagent ces excitations, même au moyen d’imprimés depuis quelque temps.

Le foyer du satanisme littéraire chinois est à Hwang-Pi, ville située à vingt milles au nord de Hang-Kéou qui est le centre du commerce intérieur du Céleste Empire ; à Hwang-Pi, on trouve des imprimeurs, des protes, des libraires, tous satanistes.

Ces imprimés, de la propagande luciférienne, sont sous forme soit de feuilles volantes soit de brochures du genre album. Tous les dessins qui s’y trouvent tirent leur inspiration des peintures murales des temples de la San-ho-heï. Il n’y a pas moins de 1,200 de ces publications différentes d’images, outrageant de la façon la plus grossière, non seulement les prêtres de la religion catholique, mais encore Notre-Seigneur Jésus--