Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/401

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La partie intérieure, qui seule nous intéresse dans l’immeuble, a deux ailes, reliées l’une à l’autre au fond par un corps de bâtiment, au centre duquel se trouve l’inaccessible « Sanctum Regnum ». Toute la partie de droite est consacrée aux salles, parvis, magasins et cabinets de réflexion du Rite Écossais, tandis que le Rite Palladique est maître de la partie de gauche, avec quelques salles réservées aux sœurs écossaises qui n’ont pas été encore initiées au Palladium. Au milieu de l’immeuble, une construction spéciale est bâtie, n’ayant que 4 mètres 50 de hauteur au-dessus du niveau du rez-de-chaussée ; c’est le Labyrinthe Sacré, dont je donnerai tout à l’heure la description particulière. D’autre part, les diverses salles du rez-de-chaussée des corps de bâtiment qui entourent cette construction relativement basse ont, ainsi que les galeries et parvis qui les desservent, 7 mètres de hauteur ; cette différence de hauteur est utilisée pour donner l’aération et le jour nécessaires, les galeries et parvis du pourtour ayant toute leur partie supérieure vitrée, avec de nombreux vasistas. Grâce à cette disposition, on ne peut, du dehors, rien voir, rien soupçonner de ce qui se passe dans les temples du local, lesquels sont ainsi parfaitement aérés, et, pour les séances de jour, éclairés à merveille, sans qu’il soit besoin d’user du gaz ou de la lumière électrique, sauf au « Sanctum Regnum », à la salle de l’Aréopage et à celle du Grand-Triangle.

De l’un des deux parvis du premier tuilage, dont la porte ne s’ouvre qu’aux frères de Charleston bien connus ou aux visiteurs ayant justifié leur droit d’entrée, on a accès dans l’aile droite par une longue galerie, un peu moins large que celle des Statues, et qui est appelée Galerie Saint-Jacques ou encore Galerie des Frères. Là se tient aussi un nouveau frère servant, dont la mission est d’arrêter au passage l’Apprenti, le Compagnon ou le Maître, qui, se trompant de porte, se dirigerait vers le fond où ne peuvent aller que les membres des Chapitres et autres haut-gradés. Un siège, sur un petit socle élevé de deux marches, marque la place du servant de garde ; mais, d’ordinaire, il va et vient dans la galerie, prêt à fournir tous renseignements aux visiteurs. Ce servant ne tuile pas.

La galerie Saint-Jacques est ornée de nombreux tableaux maçonniques. On remarque surtout, au milieu du mur de droite et en face du siège du servant, un superbe tableau, à couleurs très vives, représentant le supplice de Jacques Molay, dans une attitude de martyr, sur son bûcher, levant les yeux au ciel, d’où un petit génie ailé descend, tenant une couronne ; cette peinture est due au F∴ Walz, de Davenport.

En entrant dans la galerie Saint-Jacques, on rencontre, immédiatement à droite, une porte s’ouvrant sous une simple poussée, et l’on est