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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/508

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militants afin de mieux masquer leur jeu, tandis qu’ils fraternisent en secret avec les gros bonnets de la maçonnerie des divers rites, ils frémissent à la pensée que leurs masques seront peut-être arrachés bientôt. Les plus hardis prennent les devants, cherchent à créer la confusion dans les esprits, répandent à demi-mot des insinuations de nature à discréditer ma campagne efficacement antimaçonnique, essaient d’en diminuer la portée, s’oublient dans leur désarroi jusqu’à nier le surnaturel, les apparitions de mauvais esprits, les possessions, tant ils ont à cœur, ces prétendus catholiques, de jeter à l’avance le doute sur la véracité de cet ouvrage, qui dévoilera leurs accointances maçonniques, ils le sentent bien. Mais ces tristes individus, dont la rage de dénigrement est l’indice dénonciateur de la honteuse culpabilité, perdent leur temps et leur peine ; les catholiques vrais, ceux qui croient de toute leur âme au surnaturel, d’après la doctrine de l’Église, ceux-là voient clairement le jeu intéressé des dénigreurs, me prodiguent leurs félicitations, m’avisent des manœuvres ourdies contre moi par ces traitres maladroits, et déclarent compter que rien ne me découragera ; ceux-là sont la masse, leur nombre s’accroît chaque jour. Après Dieu, ils sont ma force. Je les assure donc que, lorsque le moment sera venu, l’exécution des indignes ne laissera rien à désirer.


Toutes explications données sur les principaux objets accessoires du culte luciférien, il me reste à conduire le lecteur aux grands ateliers de fabrication secrète, à lui faire visiter les autres souterrains de Gibraltar.

L’Anglais maudit vraiment tout ce qu’il touche ; il semble que ce soit une infirmité dont Dieu ait frappé ce peuple hérétique, comme une marque visible de sa malédiction. Depuis qu’il possède Gibraltar, arraché par lui à la catholique Espagne, un vent de désolation souffle sur ce pays.

Je ne veux pas faire ici un cours de géographie sur Gibraltar. Il me faut cependant, comme je l’ai déjà fait pour Galle, Calcutta, Singapore, Shang-Haï et Charleston, donner un aperçu sur ce coin de terre si à nos portes, si moderne dans son antiquité, et si curieux au point de vue qui nous préoccupe.

Si le lecteur veut bien se rappeler ce que je lui ai dit à propos du littoral de la mer des Indes, de ces archipels qui la bordent, de ces accidents de côtes qui la distinguent, depuis le pôle sud jusqu’au Kamtchatka, en passant par Madagascar, Ceylan, les Célèbes, les Moluques, les Philippines, l’Océanie, le Japon et son gigantesque chapelet d’îles, il se souviendra en même temps de l’hypothèse d’Hoëckel, ce savant que