Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/640

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La science a profondément pénétré dans la connaissance du système nerveux cérébro-spinal et a fait dans ce domaine des acquisitions définitives.

Dans l’ordre anatomique, on y a notamment découvert les départements moteurs.

On a reconnu que le cerveau et son prolongement, la moelle épinière, sont composés de deux substances, l’une grise, l’autre blanche, diversement disposées par rapport l’une à l’autre suivant les régions, mais dont la caractéristique principale est, pour la substance grise, d’être l’organe actif ; et pour la substance blanche, l’organe passif ; en d’autres termes, la substance grise est une pile électrique, dont la substance blanche est le conducteur.

Deux structures différentes correspondent à ces deux fonctions. La substance grise se compose d’amas de cellules appelées pyramidales gigantesques, à cause de leur forme bien caractéristique ; la substance blanche, au contraire, de fibres longues, de fils en un mot, destinés, par les nerfs qui la continuent et se rendent dans tous les muscles, à transmettre l’ordre élaboré dans la substance grise aux muscles chargés de l’exécuter.

Des organes spéciaux, de terminaison des nerfs dans les muscles ou dans la peau, permettent aux premiers et à cette dernière de recevoir les impressions centrales ou de renvoyer au centre les sensations périphériques, de façon à ce que le circuit soit complet dans le domaine de la vie de relations.

On a été plus avant dans ces découvertes. On a trouvé dans le cerveau des zones particulières de localisations de telle ou telle fonction. On a vu, par exemple, que, à telle partie de telle circonvolution cérébrale, correspond l’origine de tel ou tel mouvement du bras ou de la jambe, pour préciser ; si bien que, si ce point, gros comme une tête d’épingle, vient à être malade ou blessé, aussitôt la fonction correspondante disparaît, ainsi que la possibilité d’exécuter le mouvement dépendant du groupe de cellules de la région ; ce groupe de cellules est en définitive l’aboutissant des ficelles motrices du bras et de la jambe, comme aussi le point de départ du mouvement de ces ficelles, chez le pantin humain. On a enfin reconnu que ces ficelles s’entrecroisent, et que le cerveau droit commande au côté gauche du corps, et réciproquement.

Puis, on s’est livré à une dissection physiologique, plus curieuse peut-être encore, et d’une finesse vraiment admirable. On a étudié et l’on a trouvé, jusqu’à un certain point, le fonctionnement de ce cerveau moteur, tel que je viens de le décrire ; et je vais faire comprendre, par un mot le plus banal du monde, ce fonctionnement.