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Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/162

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lesquels ont bien voulu m’envoyer leur bénédiction à l’occasion de mon baptême et de ma première communion, — je reviens à l’ancêtre, au Thomas Vaughan, dont les ascendants forment notre origine commune.

Il est certain qu’Alibone a commis des erreurs inouïes au sujet de Thomas Vaughan (Eirenœus Philaléthès); je crois l’avoir clairement démontré plus haut. Cependant, ces erreurs peuvent s’expliquer, jusqu’à un certain point, par la similitude de nom, les Vaughan étant déjà nombreux à la fin du seizième siècle, en ce pays de Galles qui est le berceau de la famille, et, d’autre part, la confusion pouvant se faire entre divers personnages de l’époque qui s’approprièrent le pseudonyme de magie et de littérature adopté par mon ancêtre.

Ainsi, il est certain qu’un proche parent du vrai Philalèthe portait exactement le même nom que lui et parait être l’un de ses oncles, né, par conséquent, après Robert Vaughan, l’antiquaire, qui est mort à Hengurth en 1666 et dont le dernier descendant a laissé ses papiers de famille à sir William Vrinne de Peniarth. Cet autre Thomas Vaughan, du Monmouthshire, comme Philàlèthe, naquit en 1606, entra dans la Compagnie de Jésus à l’âge de vingt-sept ans, fut admis dix années plus tard à la profession des quatre vœux solennels (3 décembre 1643), fit partie très longtemps de la Mission anglaise, et mourut dans le nord de l’Angleterre le 25 mars 1675, c’est-à-dire âgé de soixante-neuf ans et après trente-deux années de profession ; ce saint jésuite, qui resta inébranlable dans la foi, au milieu d’une incessante persécution, a dû être un de mes protecteurs au ciel, j’en demeure convaincue.

Quant aux divers écrits qui ont paru sous la signature Philalèthe, par imitation de celle de mon ancètre, ils sont innombrables.

Jugez en par ceci : tous ces livres et pamphlets, classés sous le titre de Philalèthe remplissent un volume entier du catalogue du British Museum. Par beaucoup, le pseudonyme Eugenius Philalèthes est attribué à Thomas Vaughan, tandis qu’Eirenœus est attribué à Georges Starkey, dont je parlerai tout à l’heure. Il y a aussi un Irenœus, que plusieurs attribuent à William Spang ; mais d’autres l’accordent à Thomas Vaughan. Tant d’imitateurs étant survenus, on s’y perd, et d’ailleurs les appréciations sont contradictoires.

Donc : il importe peu de s’arrêter à des discussions oiseuses, qui ne feraient pas avancer d’un pas la question. Des auteurs tels que Gould et Findel, ont commis des erreurs, en interprétant d’une façon un peu trop hasardée, des écrivains plus anciens. D’après Wood, le très