Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/246

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de Satan se pratique dans les antres maçonniques. C’est ce culte qui est désigné sous les noms d’occultisme, de palladisme, de satanisme, de luciférianisme.

« Toutes les histoires racontées par le docteur Bataille sont-elles vraies ? Il y a lieu de penser que certains récits, beaucoup peut-être, sont arrangés et groupés autour d’une seule personnalité, bien qu’ils appartiennent à plusieurs. Un critique, fort au courant des choses de la franc-maçonnerie, qui a attaqué à plusieurs reprises le docteur Bataille, M. Georges Bois, lui reproche moins d’avoir raconté des choses fausses que d’avoir pris ses matériaux dans des publications déjà connues et d’y avoir mélangé des erreurs de détails ; mais il confirme l’ensemble de ces révélations.

« Quant à Miss Diana Vaughan, elle a certainement connu les mystères des arrière-loges ; elle peut témoigner en connaissance de cause de ce qui s’y passe. Avant de repousser son témoignage, il faudrait prouver qu’elle ment. Tant que la preuve n’en est pas faite, sa parole mérite créance ; elle a les qualités qu’on doit exiger d’un témoin : elle connaît les choses qu’elle raconte ; elle se montre honnête et véridique.

« N’y a-t-il pas de l’industrialisme dans certaines publications concernant les manifestations diaboliques ? Nous ne voudrions pas le nier d’une manière absolue et universelle. Mais ce n’est pas une raison de nier ce qui est rapporté dans ces publications, quand le témoin est digne de foi. Il y a bien eu sur la vie et les enseignements de Notre-Seigneur des évangiles apocryphes ; en quoi ces apocryphes détruisent-ils la valeur des vrais évangiles ?

« Il y a seulement à user de critique pour ne pas accepter sans y regarder tous les récits qui s’impriment. Il faut se tenir égloigné des deux excès contraires : tout accepter et tout rejeter sans discernement. Nous nous bornerons aujourd’hui à ces réflexions générales. Plus tard, nous verrons à faire sur ces questions un travail plus important. »


Ce qu’on vient de lire est extrait de la Vérité, de Québec. Le but de ce journal ami est de répondre à une certaine campagne qui a été entreprise au Canada et dont le mot d’ordre vient de Charleston. En effet, en dehors des étonnements de quelques catholiques, — ceux à qui l’Ami du Clergé répond, — il y a, pour les provoquer, et, par conséquent, pour semer les doutes, un plan maçonnique qui commence à s’exécuter. C’est au Canada et en Angleterre que la manœuvre s’opère : elle consiste à m’injurier.

Déjà, le directeur de la Vérité, de Québec, M, Tardivel, à relevé comme il le méritait un « goujat » de Montréal, et je l’en remercie cordialement ; mais c’est avec une très grande clairvoyance que M. Tardivel, en flétrissant cette campagne de basses injures contre ma personne, contre ma réputation d’honnête femme, a dit : « Si Mlle Vaughan est attaquée ainsi, c’est que nos francs-maçons canadiens redoutent ses révélations. »