Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/336

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dit être nés de son mariage avec saint Joseph, l’impiété palladique, donne, en son dogme, à la Reine des Anges, la fidélité conjugale ; et, voilà bien où se trahit l’inspiration de l’enfer, c’est cette fidélité qu’elle travestit en vice. Selon le dogme luciférien, c’est donc l’impudicité de la Vénus païenne, affirmée sans ambages être la daimone Astarté, qui est déclarée vertu. Par son geste hiératique de la main droite, Astarté bénit ceux et celles qui se livrent à l’œuvre de chair, et par son geste mystérieux de la main gauche, elle absout les adultères. Pour la secte, il n’est ombre de faute dans l’adultère, qu’elle nomme une erreur des conventions sociales. Chacun à chacune et chacune à chacun, voilà l’avenir de l’humanité, auquel tend la Maçonnerie ; et c’est pourquoi le Palladisme, directeur universel et secret de toutes les Loges et Arrière-Loges, oppose Astarté à la Très Sainte Mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; voilà pourquoi, dans son audacieux et blasphématoire mensonge, il fait de l’Immaculée un maléakh stérile dans le royaume d’Adonaï, pourquoi il lui lance ses criminelles imprécations sous le nom de Lilith, pourquoi enfin il lui donne la forme symbolique d’un hideux reptile, d’un monstrueux serpent, toujours vaincu par Astarté la voluptueuse et la féconde.

Donc : la chasteté étant, au contraire, la vertu charmante et naturellement prédilectionnée des âmes qui se dégagent des faiblesses terrestres, avec la grâce de Dieu, et la virginité étant par-dessus tout aimable, ainsi que le proclament à travers les siècles les lois et mœurs de tous les peuples civilisés, il est évident que s’acharner dans la haine contre la créature d’élite, la plus pure parmi les vierges, que Dieu choisit pour donner au monde son Sauveur, et manifester cette haine non seulement par des blasphèmes et des sacrilèges, mais encore en cultivant le vice honteux comme la plus sainte des vertus, c’est vouloir à toute force fermer les yeux à la vérité, c’est se damner sciemment, c’est se vouer, en coupable sans pardon possible, à la mort éternelle.



La chair et le sang du Traître


Le cinquième tableau du symbolisme palladique parle de lui-même ; c’est celui qui est placé à droite de la représentation d’Astarté.

On voit une hostie transpercée par le poignard des Triangles, et un calice renversé, d’où le vin consacré se répand.

C’est l’excitation au sacrilège contre la Divine Eucharistie, contre le sacrement d’amour.

Là, Satan a inscrit le mensonge des mensonges : Jésus, descendant direct