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La Colombe maçonnique.


Tableau dans le haut à droite, tout à côté du tableau des Croix. On voit uniquement une blanche colombe volant à tire d’ailes et tenant en son bec un rameau d’olivier.

Le symbolisme de la colombe n’est pas une création du Palladium ; il remonte à 1784. Deux ans auparavant, Cagliostro avait institué son fameux Rite Égyptien, et en cette année 1784 il fonda la Haute-Maçonnerie égyptienne d’Adoption. En outre, l’Illuminisme de Weishaupt faisait partout de rapides progrès ; c’est alors que s’assemblèrent à Versailles quelques maçons français, et de cette réunion sortit un nouveau rite qui s’appela Ordre des Chevaliers et Chevalières de la Colombe.

Cet ordre n’eut pas une longue existence ; mais sa légende d’initiation plut aux fondateurs du Rite Écossais Ancien Accepté, et, quand ils instituèrent leurs Ateliers androgynes, ils retinrent cette légende pour initier les dames au 8e degré qui fut appelé Chevalière de la Colombe.

En effet, on n’ignore pas que les Ateliers androgynes, annexés à ceux de l’Écossisme en trente-trois degrés, pratiquent un rite dit des Écossaises de Perfection ; ce rite de Sœurs maçonnes est en dix degrés :

1er  degré. — Apprentie.

2e degré. — Compagnonne.

3e degré. — Maîtresse.

4e degré. — Maîtresse Parfaite.

Ces quatre premiers grades sont semblables à ceux de même nom, du Rite Moderne d’Adoption.

5e degré. — Élue.

6e degré. — Écossaise.

Ces deux grades sont particuliers au Rite des Écossaises de Perfection.

7e degré. — Sublime Écossaise.

Ce grade est la reproduction du 5e degré du Rite Moderne d’Adoption, lequel porte le même nom ; c’est le grade basé sur la légende travestie de Judith et Holopherne.

8e degré. — Chevalière de la Colombe.

9e degré. — Chevalière de la Bienfaisance, ou Rose-Croix des Dames.

10e degré. — Princesse de la Couronne.

Ces trois derniers grades ne sont pratiqués dans aucun autre rite que celui des Écossaises de Perfection.

La versaillaise Chevalière de la Colombe de 1784 ne pouvait manquer de