Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/381

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la seule direction à suivre dans l’œuvre de la défense de l’Église contre la secte ; — 4° arracher, avec plus d’énergie que jamais, le masque dont les francs-maçons se couvrent, dénoncer leurs doctrines audacieuses, perverses, et leurs moyens pernicieux, afin que tous les honnêtes gens réprouvent leur détestable perversité et s’éloignent de la secte avec horreur.

Le Congrès examinera, à la lumière des enseignements de Pierre, quelle est la racine du mal et quel est, d’une façon précise, le champ de bataille choisi par les suppôts de Satan pour tenter de détruire l’Église. Les congressistes reliront avec fruit les documents pontificaux et, en premier lieu, l’immortelle encyclique Humanum Genus.

Tout particulièrement, ceux qui ont l’honneur de tenir une plume chrétienne se feront un devoir de dévoiler les doctrines de la secte, si audacieuses, et si perverses soient-elles, et de soulever l’opinion publique contre les pernicieux moyens d’action des sectaires, c’est-à-dire complots et attentats politiques, crimes privés, corruption générale. Après l’ordre du Pape, si formellement renouvelé, aucune hésitation n’est possible.

Quant à moi, c’est cette insistance du Souverain Pontife qui m’a décidée à aller jusqu’au bout, malgré les haines devenues maintenant féroces et ne reculant plus devant aucune manœuvre pour m’atteindre ; jamais je n’aurais osé publier intégralement l’infâme Rituel de Chevalière de la Colombe, avant la lettre de Léon XIII au président Guglielmo Alliata. Ces documents et d’autres, je me proposais, non de les passer sous complet silence, mais d’en faire un court résumé qui n’eût été intelligible qu’aux érudits. Je les donnerai donc tels quels, laissant aux ecclésiastiques le soin de commenter et d’expliquer ; là est la limite que je m’impose, et chacun comprendra que je ne puis la franchir.

Après l’envoi de mon volume Le 33e Crispi au Vatican, je reçus, le 11 juillet, de l’un des secrétaires particuliers de Sa Sainteté, une précieuse lettre, me disant, entre autres choses :


« Continuez, Mademoiselle, continuez à écrire et à démasquer l’inique secte ! La Providence a permis, pour cela même, que vous lui ayez appartenu pendant un si long temps. »


Mettant ma confiance en Dieu qui connaît la pureté de mes intentions, et n’aspirant à aucune récompense des hommes, heureuse même de souffrir pour Jésus, quand les traits de la calomnie ou de la déception rancunière me sont décochés dans l’ombre et quand l’ignorance les ramasse et ravive ma blessure, je ne prends donc part à la lutte qu’avec le désir de contribuer à détruire l’œuvre du Mal.

Car, maintenant, la guerre est bien déclarée ; l’heure des combats a