Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/581

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Dès mon arrivée, une réunion fut convoquée ; elle eut lieu le 16 avril, en Parfait Triangle, c’est-à-dire que seuls y assistèrent les initiés qui avaient le grade de Mage Élu. Le grand-maître N. P., qui avait succédé à mon père, présidait.

Ce que je dis a été rapporté exactement.

Le grand-maître des Onze-Sept fit donner lecture de la dénonciation du Triangle parisien et me demanda si je reconnaissais les faits.

Je répondis affirmativement, et je développai mon appréciation. « Je suis une luciférienne vraie, dis-je en substance, une luciférienne de cœur et de raison. » je fis allusion au Baphomet, sur lequel mon oncle m’avait donné des explications ; car je ne lui avais pas caché, à mon retour, ma surprise au sujet de cette grossière icône. « Chers Frères, dis-je, vous avez adopté cette image comme un symbole sacré, et ce n’est pas le moment de discuter à cet égard. Mais vous n’ignorez pas que les adonaïtes prétendent que ce symbole est un vain simulacre, et pourtant, si une de ces représentations de la divinité naturelle tombait entre leurs mains, ils la mettraient en pièces avec fureur. Ce serait là une contradiction d’opinion ; car on ne se met pas en


    les Onze-Sept, était le plus célèbre de l’univers. Le Triangle Phébé-la-Rose, de New-York, n’est venu qu’en second lieu… Quelques uns des parents de Diana Vaughan habitent encore cette ville ; mais il ne m’est pas permis de dire leurs noms… J’ai connu Miss Diana Vaughan intimement, pendant sept ou huit ans, pour l’avoir rencontrée dans les sociétés secrètes en Europe et à New-York. J’ai eu avec elle mes dernières entrevues au Louisville-Hôtel, en cette ville, et dans un autre endroit de cet État en 1894. Elle est maintenant dans un couvent de France. » En outre, le F▽ Secrétaire des Onze-Sept a formellement confirmé que « l’esprit Asmodée était l’ange palladique de Diana Vaughan. »
    De son côté, la Revue Catholique, de Coutances (n° du 26 février 1897), a cité aussi l’article du Courier-Journal et dit ceci, très exact : « Nous savons, d’autre part, que Miss Diana Vaughan a reçu communication de cet article et qu’elle a déclaré savoir gré à son ex-Frère en palladisme de n’avoir pas cité des noms ; en dehors de son oncle paternel, les quelques parents qu’elle a au Kentucky appartiennent à la descendance de sa grand’mère paternelle, qui se remaria ; ils sont, par conséquent, d’un degré éloigné et ne portent pas le même nom ; mais ils sont tous palladistes. Elle n’a aucun lien de parenté, a-t-elle déclaré encore, avec le docteur Vaughan, maçon du Rite Écossais, non palladiste, bien connu au Kentucky. »
    Très utile à reproduire encore, cette statistique absolument exacte donnée par la Revue Catholigue, de Coutances :
    « Les lecteurs français s’étonneront de ce chiffre d’un demi-million de palladistes aux États-Unis ; ils croiront à une exagération due à la vantardise du luciférien interviewé par le Courier-Journal. Il est donc utile de rappeler que les sociétés maçonniques pullulent dans l’Amérique du Nord.
    « Le World-Almanac, qui se publie à New-York, donne la statistique actuelle de celles de ces sociétés qui ne cachent pas leur existence. Les chiffres, publiés officiellement pour cette année 1897, sont effrayants.
    « Aux États-Unis, les francs-maçons de la juridiction des diverses Grandes-Loges sont 785,945, dont 18,000 au Kentucky. Les affiliés à la Royale-Arche, 167,881. Le Rite Écossais publie en tout sept noms de hauts chefs, mais ne fait pas connaître son effectif, qui est pourtant considérable. Les Chevaliers Templiers, dont le grand-maitre, le F∴ Thomas