Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/604

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aidé. J’ai fait comme j’ai pu ; mais il ne sera pas mal. J’ai reproduit presque entièrement le 1er numéro du Palladium, et je tape dur ! Vous verrez !

« Le Saint-Père m’a envoyé pour le Palladisme sa Bénédiction Apostolique, dont vous lirez le texte.

« L’ouvrage s’ouvre avec un magnifique dessin représentant Lemmi, Carducci et Ferrari couronnant un tas d’ordures, sur lesquelles il y a les mots : Satanisme, Luciférianisme, Vaughanisme, Walderisme, Lemmisme, Pikisme, etc… C’est original. Il y a aussi un superbe dessin représentant Pessina habillé en nécromant et le diable Beffabuc sortant de la bouteille placée sur une table ; c’est un dessin qui fera de l’effet. Il y a aussi le portrait de Mgr, etc.

« Diana n’en sera pas contente, je vous en assure !

« J’attends pour demain le 2e n° annoncé ; dont je vous rembourserai. Dans la Revue Mensuelle, tachez de prendre ma défense, à propos des attaques de la Miss, quoique je m’en fiche, et vous devez faire la même chose.

« Quand je viendrai à Paris, je vous dirai ce que nous avons à faire. Jusque-là, silence le plus absolu.

« Je vous serre affectueusement la main. Votre ami : D. Margiotta. »


Il est difficile, même à quelqu’un ayant l’effronterie de l’abbé Garnier, de dire que cette lettre est celle d’un homme recevant les ordres de M. Léo Taxil.

Quelle explosion de colère ! Mon crime : j’avais désigné M. Margiotta sous le sobriquet de Matassata, et, dans l’erreur où j’étais encore, j’avais exprimé mon regret que, pour combattre Lemmi, il eût cru nécessaire de passer dans le camp catholique.

En réalité, M. Margiotta me gardait toujours rancune de mon refus de la forte somme, quémandée sous le fallacieux prétexte de reconstruire son hôtel censément écroulé lors des tremblements de terre en Calabre ; mais il ne pouvait avouer ce motif de haine à M. Taxil, qui ignorait la demande et le refus.

Il eût été fâcheux qu’une telle lettre ne fût pas retrouvée. Je sais bien qu’elle n’empêchera pas les Veuillot, Roussel et autres gens de mauvaise foi de continuer à tenir en grande valeur les prétendus aveux de M. Margiotta. Ils ne reproduiront pas cette lettre, de même qu’ils n’ont rien reproduit de ce qui venait détruire leurs assertions, à l’appui desquelles ils n’apportèrent jamais une seule preuve.

Mais je le demande à tout homme de bonne foi qui me lira, catholique ou égaré dans une erreur religieuse quelconque : si M. Margiotta, comme il l’a déclaré récemment, m’avait tenue pour mythe et avait considéré que Miss Diana Vaughan n’était autre que Mme Taxil, aurait-il écrit à M. Léo Taxil leur était nécessaire, à eux deux, de s’unir contre moi ?