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Si l’on veut persister à me nier et, par conséquent, à représenter les Cardinaux et le Pape lui-même comme ayant été les jouets d’une gigantesque mystification, il faut logiquement renoncer à voir des complices de M. Taxil dans ceux qui aujourd’hui se prétendent tels. Il faut dire : « Nous sommes en présence d’hommes qui, par amour-propre, refuseront toujours de confesser qu’ils ont été les premiers mystifiés et ont servi d’instruments à un seul et unique mystificateur mystérieux, organisant tout et réglant tout au fond de son cabinet, et, dilettante de la fumisterie, s’amusant de la fantastique comédie qu’il imaginait, compliquait et dirigeait à son gré, mystifiant catholiques et francs-maçons, mystifiant Margiotta, Bataille, et peut-être même Léo Taxil ! »

Eh bien, un homme qui aurait accompli cela ne serait pas un homme, dirai-je en conclusion ; ce serait le diable incarné.

D. V.




JUSTE RÉCLAMATION. — Dans une des lettres de M. de la Rive publiées dans mon dernier fascicule, il est question de M. Georges Bois (page 619) en ces termes : « C’est évidemment par G. Bois ou Rosen-Moïse que Simon a eu communication de la lettre ou de la copie. » À ce sujet, M. Georges Bois a fait remettre à mon éditeur une réclamation : « Je vous prie, écrit-il, de vouloir bien noter dans votre prochain numéro que je n’ai jamais eu de relations quelconques avec le Simon ainsi désigné et que je suis totalement étranger à cette question. »

Si je me bornais à publier la lettre de M. Georges Bois, des doutes pourraient subsister dans l’esprit de mes lecteurs. Loyale, je dois rendre à M. Bois pleine justice. D’ailleurs, sa réclamation m’amène tout simplement à dire plus tôt ce que je me proposais de faire connaître le 19 avril à son sujet.

M. de la Rive faisait allusion à une lettre adressée par moi à une de mes amies, au moment de mon arrivée en France avant le Convent secret du palais Borghèse, lettre que M. Taxil demanda à la personne que j’avais priée de me mettre en rapports avec lui. J’y consentis ; mais, ne sachant pas alors si je pouvais me fier à M. Taxil, je fis recopier sur mon papier à lettre, et M. Taxil crut avoir mon écriture même. Or, l’excès de prudence n’est jamais un défaut. En effet, M. Taxil communiqua cette lettre, et une copie photographique parvint à Lemmi ; ce qui provoqua un litige, dans lequel Ettore Ferrari, nommé arbitre, déclara qu’il n’y avait pas lieu de m’incriminer et que le document était faux, l’écriture n’étant pas la mienne et ma signature non plus.

Mais M. le chanoine Mustel, qui avait eu cette lettre, l’avait photographiée, et une de ces photographies avait été transmise par lui à M. Georges Bois, qui la lui retourna. Dans le petit cercle de mes amis catholiques, on pensa donc que M. Bois avait photographié à son tour et que telle était la source de la communication à Lemmi, par l’intermédiaire de M. Rosen, avec qui M. Bois est lié, dit-on.

Moi-même, j’ai eu longtemps cette opinion. J’en ai changé depuis le jour où M. Taxil, après le Congrès de Trente, retrouva la curieuse lettre de M. Margiotta, datée de Palmi, 25 août 1893, que j’ai reproduite dans mon 15e fascicule, pages 469-470. On y lit ceci : « La lettre signée Diana, sur laquelle vous me consultez, est un document précieux ; je crois qu’elle est vraiment de Diana Vaughan. » Je demandai alors à M. Taxil ce que cela signifiait : il avait oublié qu’il avait prêté la fameuse lettre à M. Margiotta ! sa trouvaille lui en rappela le souvenir.

Dès lors, aucun doute : la communication, que nous avions attribuée à M. Rosen,