et la pratique de la solidarité ; elle travaille à l'amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité. — Elle a pour principe la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté absolue de conscience. Considérant les conceptions métaphysiques comme étant du domaine exclusif de l’appréciation individuelle de ses membres, elle se refuse à toute affirmation dogmatique. — Elle a pour devise : Liberté, Égalité, Fraternité.
Art. 2. — La Franc-Maçonnerie a pour devoir d’étendre à tous les membres de l’humanité les liens fraternels qui
ment philanthropique, philosophique et progressive, a pour
objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale universelle,
des sciences et des arts, et l’exercice de la bienfaisance. — Elle
a pour principe l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme et la
solidarité humaine. — Elle regarde la liberté de conscience
comme un droit propre à chaque homme et n’exclut personne
pour ses croyances. »
Quelque temps après la réapparition de la République en
France, il se forma, au sein de la secte, un parti de « jeunes
maçons » qui poussa à la suppression de la déclaration de principes
relative à l’existence de Dieu et à l’immortalité de l’âme.
Les « vieux maçons » résisteront longtemps à ce mouvement ;
ce n’était pas certes parce qu’ils croyaient en Dieu plus que les
« jeunes », on serait bien embarrassé de dire quelle est la
croyance de ces vétérans qui ont passé par la filière des hauts-grades
(ceux d’entre eux qui croient au surnaturel ne sont plus
animés que par l’espoir insensé d’une revanche de Satan contre
Dieu). Mais, si les « vieux maçons » voulaient maintenir en tête
de la Constitution une affirmation religieuse, c’était par un infernal
calcul de leur expérience de maudits : ils savaient que
beaucoup de naïfs venaient à la Maçonnerie à cause de ses apparences
trompeuses, et qu’en biffant de la Constitution Dieu et
l’immortalité de l’âme, on perdrait de nombreux adeptes que
peu à peu, par la fréquentation des Loges et le passage successif
d’un degré à un autre, on eût amenés sûrement au satanique
culte du panthéisme.
Les vétérans, malgré leurs instantes objurgations, furent débordés,
et, en 1877, l’Assemblée Générale des délégués des
Loges du Rite Français, c’est-à-dire le Convent, vota la suppression
demandée par le parti nouveau. La déclaration de principes
de la Constitution fut sèchement celle-ci : « La Maçonnerie a
pour principe la liberté absolue de conscience et la solidarité
humaine. »
Les prévisions des maçons expérimentés ne tardèrent pas à se