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TITRE II
Des Francs-Maçons et des Ateliers maçonniques.




CHAPITRE PREMIER
DES FRANCS-MAÇONS

Art. 5. — La souveraineté maçonnique appartient à l’universalité des Francs-Maçons actifs régis par la présente


    chaque fois qu’ils y ont intérêt, et que les simples maçons ne peuvent protester sans se faire mettre à l’index et par conséquent s’attirer mille tracasseries.
    L’art. 2 de la Constitution dit que tout maçon a le droit de publier son opinion sur les questions maçonniques. Rappelez-vous M. Andrieux, exclu de la Maçonnerie pour avoir publié dans son journal la Ligue, des appréciations certes bien inoffensives.
    L’art. 3 est une imposture effrontée : un maçon, dès qu’il est en butte aux injustices des membres des hauts grades, est lâchement abandonné par tous ses prétendus frères ; chacun redoute pour soi la persécution mystérieuse dont il voit les coups portés contre son voisin. On n’a pas d’exemple, dans la Maçonnerie, que des frères se soient ligués pour faire rendre justice à l’un d’entre eux iniquement frappé par les chefs.
    L’art. 4 est absolument démenti par la pratique. On ne reçoit pas des ouvriers dans la Maçonnerie. C’est en paroles que la secte honore le travail manuel ; mais elle le tient avec soin à l’écart, sous prétexte qu’elle a des œuvres de bienfaisance à exercer (encore un mensonge !) et que les modestes travailleurs manuels ne pourraient pas supporter les charges de l’Ordre.
    L’art. 5 est un leurre. Je dévoilerai, dans un chapitre spécial, quelle est la véritable puissance maçonnique au Rite Français. Cet art. 5 n’a pas même le mensonge habile : il dit que la souveraineté maçonnique s’exerce par le suffrage universel des maçons ; or, le Conseil de l’Ordre, seul pouvoir apparent, est élu par un suffrage très restreint et à deux degrés (lisez les art. 32 et suivants de la Constitution). Quant à l’Assemblée Générale ou Convent, elle ne sert en réalité qu’à voter une fois par an des articles plus ou moins constitutionnels, dont le vrai pouvoir maçonnique, le pouvoir occulte qui dirige les arrière-loges, ne tient aucun compte, s’il le juge convenable.
    Et il en est ainsi pour tout le reste.