Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/335

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ment un secret qui n’est et ne peut être le partage que des seuls Francs-Maçons. Pour décider les hommes de plaisir, on fait valoir les fréquents banquets où la bonne chère et les vins généreux excitent à la joie et resserrent les liens d’une fraternelle intimité. Quant aux artisans et aux marchands, on leur dit que la Franc-Maçonnerie leur sera fructueuse, en étendant le cercle de leurs relations et de leurs pratiques. Ainsi l’on a des arguments pour tous les penchants, pour toutes les vocations, pour toutes les intelligences, pour toutes les classes ; mais peut-être compte-t-on un peu trop sur l’influence des préceptes maçonniques pour rectifier ensuite les fausses idées et pour épurer les sentiments égoïstes qui portent quelques personnes à se faire recevoir. »

On conçoit que des aveux de ce genre aient gêné le Grand-Orient. Mais le Frère Clavel n’a pas tout dit. Il est encore une sorte de pression que la Maçonnerie exerce pour augmenter le nombre de ses adeptes.

Les Francs-Maçons, dans le domaine de la vie politique, n’appuient exclusivement que ceux qui sont des leurs. Mais, comme ils ne sont pas les dispensateurs de la renommée, il arrive souvent qu’un indépendant, non affilié à la secte, se fait tout à coup connaître du public soit par un acte hardi, soit par une plaidoirie retentissante, soit par un ouvrage à succès.

Ce dernier cas fut le mien. Une brochure, qui m’avait valu un procès en cour d’assises de la Seine, terminé par un acquittement, m’avait brusquement mis en lumière ; celles qui suivirent obtinrent à leur tour une réussite, trop connue, hélas ! pour y insister. La Franc-Maçonnerie, à laquelle j’étais alors étranger, n’avait nullement aidé à ces succès scandaleux. Seulement, lorsque, la vogue se maintenant, il fut acquis qu’une nombreuse partie du public républicain s’atta-