Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/334

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per de précieux aveux sur le mode de recrutement qui est employé.

Je cite textuellement cet auteur franc-maçon :

« La Franc-Maçonnerie, dit-on à ceux que l’on veut enrôler, est une institution philanthropique progressive, dont les membres vivent en frères sous le niveau d’une douce égalité. Là sont ignorées les frivoles distinctions de la naissance et de la fortune, et ces autres distinctions, plus absurdes encore, des opinions et des croyances. L’unique supériorité que l’on y reconnaisse est celle du talent ; encore faut-il que le talent soit modeste et n’aspire pas à la domination. Une fois admis, on trouve mille moyens et mille occasions d’être utile à ses semblables, et, dans l’adversité, on reçoit des consolations et des secours. Le Franc-Maçon est citoyen de l’univers : il n’existe aucun lieu où il ne rencontre des Frères empressés à le bien accueillir, sans qu’il ait besoin de leur être recommandé autrement que par son titre, de se faire connaître d’eux autrement que par les signes et mots mystérieux adoptés par la grande famille des initiés. »

« Pour déterminer les curieux, poursuit le Frère Clavel, on ajoute que la société conserve religieuse-

    l’exclusion à perpétuité de la Franc-Maçonnerie ; plus de 150 membres, ayant voix délibérative, n’avaient pas reçu leur lettre de convocation pour la séance du jugement (on voit par là que le procédé employé contre moi en 1881 n’est pas nouveau). Néanmoins, le Grand-Orient, après avoir ratifié d’abord la sentence de la Loge, amnistia ensuite le F∴ Clavel, celui-ci ayant mis les pouces ; les exemplaires qui étaient encore en magasin chez l’éditeur ne furent plus vendus au public, mais rachetés par les frères haut-gradés, qui se les partagèrent. Le décret d’amnistie reconnaissait que le F∴ Clavel, dans la rédaction de son œuvre, avait constamment fait preuve de sentiments de vrai et bon maçon, qu’il ne tarissait pas en éloges sur l’association, mais que beaucoup de ses indiscrétions étaient réellement malheureuses et donnaient des armes à la critique profane. En d’autres termes, le F∴ Clavel avait été un « enfant terrible ».