Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/378

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culte faux, un culte mal compris, plein de vaines terreurs, contraire à la raison et aux saines idées qu’on doit avoir de Dieu[1]. La superstition est la religion des ignorants, des âmes timorées et même des savants qui, faute d’examen, n’osent pas secouer le joug de l’habitude. La plupart des religions ne sont que des superstitions enfantées par la crainte et pouvant conduire au fanatisme ; ce dernier peut élever l’âme, la superstition ne fait que l’avilir. Tous les deux sont les plus grands ennemis du bonheur des peuples.

Le Vénérable. — Qu’est-ce que l’erreur ?

Réponse du récipiendaire.

Réplique du Vénérable. — L’erreur est une opinion fausse adoptée par ignorance, par défaut d’examen ou de raisonnement ; c’est un faux jugement, une faute, une méprise ; c’est un écart de la raison, de la vérité, de la justice ; c’est un égarement de l’esprit qui prend le faux pour le vrai. On peut appliquer à l’erreur le sens de cette maxime : « L’homme se lasse du bien, cherche le mieux, trouve le mal et y reste. » Toutes les erreurs d’un juge sont funestes. L’erreur fait secte, jamais la vérité.

Le Vénérable. — Qu’est-ce que les préjugés ?

Réponse du récipiendaire.

Réplique du Vénérable. — Les préjugés, ainsi que ce nom l’indique, sont des jugements portés ou admis avant examen ou sans examen ; ce sont des erreurs, de fausses croyances admises sans preuves : la prévention publique est un préjugé ; c’est un fléau anti-social, d’une nature opiniâtre, qui ne cède qu’à la force de l’expérience et de la raison. C’est un mal qui prend sa source dans l’ignorance et dans l’erreur. Combattons-le sans relâche en éclairant l’humanité. Chaque fois qu’un

  1. Même observation que celle qui fait l’objet de la note de la page précédente.