Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/379

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peuple ou qu’un individu s’affranchit d’un préjugé, il fait un pas de plus dans le progrès.

Le Vénérable. — Qu’est-ce que le mensonge ?

Réponse du récipiendaire.

Réplique du Vénerable. — Ce mot dérive du latin mentis somnium ou mentitum somnium, c’est-à-dire songe de l’esprit ou songe menteur, d’où cette ancienne maxime : « Tous songes sont menteurs. » Le mensonge est donc le récit d’un fait contraire à la vérité et conçu dans l’intention de tromper. Le mensonge est une grande tromperie. Le fourbe fait des mensonges, le bavard dit des menteries (mensonges sans conséquence). Le mensonge chez les femmes est un vice de l’esprit et du cœur. Il y a des erreurs sacrées qui ne se soutiennent que par le mensonge. Dire des mensonges, c’est les raconter, ce n’est point mentir ; faire des mensonges est le fait d’un menteur. Le mensonge est père du vol. Il n’est peut-être pas de mauvaise habitude dont il soit plus difficile de se corriger que celle du mensonge. Les parents ne sauraient veiller avec trop de soin sur leurs enfants pour les préserver de ce vice horrible. Un sage a dit que la punition du menteur est de n’être pas cru, lors même qu’il parle vrai.

Le Vénérable. — Qu’est-ce que les passions ? Sont-elles utiles à l’homme ?

Réponse du récipiendaire.

Réplique du Vénérable. — Une passion (du latin passus, qui a souffert) est une affection permanente, un penchant irrésistible, un désir violent causé par un besoin de l’âme avec souffrance jusqu’à ce qu’il soit satisfait. C’est aussi un goût décidé pour une chose, un art, une science, etc. Les passions sont toutes nécessaires aux hommes, mais il faut qu’une bonne éducation les dirige vers des objets utiles à eux-mêmes et à la société. Il n’en est aucune qui ne puisse être tournée