Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/38

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C’était tout simplement m’accuser d’être un faussaire ; et les bons confrères de la presse républicaine de Paris ne se privèrent pas de le dire.

Cette jolie intrigue avait pour auteur l’aimable F∴ Paul Bert, que le radical Midi Républicain venait d’attaquer à l’occasion de récents votes opportunistes. Le grand vivisecteur avait écrit la lettre ci-dessus[1], et il avait réussi, je ne sais comment, à la faire signer par Victor Hugo et Louis Blanc, qui prouvèrent ainsi qu’ils avaient la mémoire bien courte.

Naturellement, je protestai contre la protestation ; mais les bons confrères, avec la loyauté ordinaire qui les caractérise, jetèrent ma réclamation au panier. Néanmoins, ils comprirent que leurs grands hommes avaient commis une bévue, le silence se fit aussitôt, et personne ne revint plus sur cet incident.

Ce qui s’était passé à ma Loge. — D’après la lettre, reproduite plus haut, du vénérable F∴ Lemaire, il peut sembler que de minutieuses recherches et de sérieux débats avaient eu lieu, au Temple des Amis de l’Honneur Français, pour découvrir la vérité dans cette accusation de faux dont j’avais été l’objet un mois auparavant.

Ah ! bien oui ! on n’avait rien discuté du tout.

Ce 4 août-là, la Loge tenait une réunion, dans laquelle, disait la « planche » de convocation, les F∴ n’auraient à délibérer que sur des questions administratives. En effet, on s’occupa surtout des comptes de l’année courante et de la vérification des registres de l’ancien trésorier.

Avant de fermer la séance, le Vénérable, selon l’usage, fit circuler la tire-lire pour recueillir les offrandes de chacun (le « tronc de la Veuve »). En

  1. J’ai conservé l'original ; il est en entier de sa main.