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Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/39

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vidant la tire-lire, le F∴ Hospitalier aperçut, parmi la monnaie, un morceau de papier blanc plié. Le passer au Vénérable fut l’affaire d’une seconde.

Le Vénérable déplie le papier, rajuste ses lunettes, fronce le sourcil, et, d’une voix solennelle :

« — Mes Frères, dit-il, un de nos Frères, membre de cette Respectable Loge, est l’objet d’une accusation très grave. Plusieurs journaux ont publié, il y a un mois, une lettre, où se trouvent les signatures si honorées de Victor Hugo et de Louis Blanc, et dans laquelle il est en quelque sorte, accusé de faux…

Plusieurs voix. — « Oui, oui, c’est le Frère Taxil !

Le Vénérable. — « Pardon, mes Frères, la Constitution nous interdit de nommer le Frère qui est l’objet d’une accusation aussi bien que ses accusateurs… Je dis donc qu’une plainte, à raison de ces faits, est déposée contre le Frère dont il s’agit et que je ne nomme pas. »

À l’instant, le Vénérable met le Comité en demeure de se prononcer.

Un membre fait timidement observer que le Frère incriminé est absent et qu’il serait juste que le Comité Spécial d’Enquête l’entendît avant de rien préjuger.

Le Vénérable réplique qu’il n’y a pas d’enquête à faire, du moment que la lettre accusatrice qu’ont publiée les journaux de Paris est signée par Victor Hugo et Louis Blanc. Devant l’affirmation de personnages aussi illustres, ajoute-t-il, le Comité n’a qu’à s’incliner. Qu’il se prononce donc tout de suite, et l’on entendra, en loge, l’accusé, à la réunion du 17 du mois, afin de savoir quelles circonstances atténuantes il peut invoquer.

Le Comité, chargé des enquêtes de cette nature, n’était pas au complet ; l’Orateur de la Loge était absent, lui aussi. On le remplace, séance tenante, par