Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/390

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elle glisse ; l’appareil se divise en deux parties, ce qui permet de superposer constamment la partie libre à celle qui est en train de descendre. Le Profane, conduit à l’échelle, monte, monte, ne se doutant pas que son mouvement d’ascension est annihilé d’une façon absolue par le mouvement de descente de l’appareil ; de la sorte, il a beau gravir d’interminables degrés, il est toujours à la même place, comme un écureuil tournant dans sa roue. Le Frère Terrible, tranquillement assis auprès de l’appareil et tenant le Profane par la main, en est quitte pour remuer tout le temps son bras, de façon à suivre la pseudo-ascension de sa victime, et à compléter son illusion. On tient le récipiendaire à l’échelle sans fin le plus longtemps possible ; on a, des fois fait durer cette sotte plaisanterie jusqu’à une demi-heure. Le malheureux souffle, n’en peut mais, est littéralement exténué. Quand il semble incapable de faire un pas de plus, on arrête la mécanique et l’on adapte une petite plate-forme à l’extrémité. « Du courage ! dit le Frère Terrible ; encore six marches, et ce sera fini ; nous serons au sommet de la tour. » Le récipiendaire rassemble ses dernières forces et parvient à la plate-forme. Tout autour se placent aussitôt une vingtaine d’assistants qui se mettent à souffler sur lui à en faire éclater leurs poumons ou à agiter de grands éventails.

Le Frère Terrible. — Nous sommes à une hauteur de quinze cents mètres au-dessus du niveau de la mer. Jetez-vous dans l’espace.

Et, pour peu que l’infortuné mystifié hésite, on le pousse, et il tombe de la hauteur de deux mètres sur le même matelas qui avait d’abord servi à l’introduction dans la caverne.

Pendant tout ce premier voyage, les assistants ont eu de l’occupation. Le temple a été garni de plusieurs instruments à trucs machinés pour produire un tapage