Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/391

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inexprimable : ce sont des cylindres de tôle remplis de sable et tournant sur un axe à l’aide d’une manivelle, pour imiter le bruit de la grêle ; d’autres cylindres froissent, dans leur rotation, une étoffe de soie fortement tendue et simulent les sifflements d’un violent aquilon ; d’immenses feuilles de tôle, suspendues à la voûte par une extrémité et secouées à tour de bras, reproduisent le roulement du tonnerre et les éclats de la foudre[1]. Au surplus, les assistants augmentent cet épouvantable fracas, en poussant des cris de douleur, des vagissements d’enfants, des hurlements de bêtes sauvages. Quelle belle institution, décidément, que la Franc-Maçonnerie !

Enfin, le Profane, moulu, rompu, est traîné jusqu’à l’Occident, et là, pour lui rendre des forces, on lui administre une bonne décharge électrique au moyen d’une bouteille de Leyde.

  1. On n’a pas oublié que, le dimanche 11 octobre 1885, les représentants des comités et des journaux républicains se réunirent à Paris pour aviser aux moyens de remédier à leur débâcle électorale du dimanche précédent : les élections législatives, au premier tour de scrutin, avaient donné une majorité considérable aux conservateurs, dont 189 avaient été élus députés d’un seul coup ; aussi, en présence de cette avalanche qui menaçait d’emporter la République, modérés, opportunistes, radicaux et révolutionnaires décidèrent de faire l’union entre eux. Ce fut à l’Hôtel du Grand-Orient de France que se tint l’assemblée. Le Temps, dans son numéro du mardi 13 octobre, rendit compte de cette réunion ; voici un amusant incident maçonnique qui s’y trouvait relaté :
    « La salle choisie d’abord s’étant trouvée trop petite, raconte le Temps, il a fallu déménager et monter à l’étage supérieur. Là, nouvelle surprise : à peine était-on depuis cinq minutes dans le Temple Rouge, qu’on entend des roulements de tonnerre, C’est, paraît-il, M. Tony Révillon qui s’amuse à tourner la roue des Francs-Maçons destinée à simuler les grondements de la foudre pendant les épreuves de l’initiation. On se rassure en riant aux éclats, pendant qu’un garçon du Grand-Orient, indigné de cette profanation, vient reprendre son tonnerre et l’emporte dans ses bras. »