Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/409

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Le Vénérable. — Jurez de plus, à présent, d’obéir fidèlement aux Chefs de notre Ordre en tout ce qu’ils vous commanderont de conforme et de non contraire à nos secrètes lois. Dites : « je le jure. »

L’Initié. — Je le jure.

Le Vénérable, frappant trois petits coups sur la tête du compas. — Apprenez, par la justesse du compas, à diriger tous vos mouvements vers le bien.

Saisissant de la main gauche son sabre tordu, dit « épée flamboyante », le Vénérable en place la lame sur la tête du néophyte agenouillé, tandis que de la main droite il tient son maillet prêt à frapper sur le glaive.

Le Vénérable, d’un ton solennel. — À la gloire du Grand Architecte de l’Univers, au nom et sous les auspices du Grand-Orient (ou : du Suprême Conseil) de France, en vertu des pouvoirs qui m’ont été conférés, moi, Vénérable de cette Respectable Loge, je vous crée (un petit coup de maillet sur la lame du glaive), reçois (second petit coup de maillet) et constitue (troisième petit coup) Apprenti-Maçon, premier degré du rite (ici le nom du rite), et membre de la Respectable Loge constituée sous le titre distinctif de (ici le nom de la Loge) à l’Orient de (ici le nom de la ville)… Levez—vous… Mon Frère, car dorénavant nous ne vous donnerons plus d’autre qualification, approchez et recevez de moi, au nom de tous mes Frères, le triple baiser fraternel.

Là-dessus, il embrasse trois fois l’Initié, d’abord sur la joue droite, ensuite sur la joue gauche, enfin sur la bouche. Quand le Vénérable a le défaut de saliver (ce qui était le cas du Frère Lemaire) ou d’avoir l’haleine infectée, on avouera que le triple baiser fraternel est fièrement dégoûtant. Et, bon gré mal gré, il faut y passer. Pouah !