Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pagne électorale que cet incident avait forcément retardée et entravée[1].

Le F∴ Thévenot ne me répondit pas ; mais il adressa sans doute des remontrances amicales à l’inventeur de la couleur des triangles et lui fit comprendre que son zèle excessif à obéir au Grand-Orient avait été d’une maladresse déplorable.

En effet, on essaya d’arranger l’affaire. Le F∴ Lemaire m’envoya, le 19 août, à Narbonne, une lettre, se terminant cette fois par une formule polie, et dans laquelle, avec un embarras très grand, il m’assurait que le Comité n’avait jamais eu l’intention de ne pas m’entendre, qu’il m’entendrait avec plaisir quand je serais de retour à Paris, que je pouvais moi-même « fixer mon jour » et que cette fois « toutes les dispositions constitutiounelles seraient observées. »

Bref, la déclaration illégale, par laquelle, le 4 août, le Comité avait préjugé sans enquête, fut abandonnée, et l’instruction régulière de l’affaire se prépara.

Le 23 août, j’étais rentré à Paris, le Vénérable ayant été au préalable avisé de mon retour. Le 27 je recevais la convocation suivante :

Paris, 27 août 1881.
Mon Frère,

J’ai l’honneur de vous informer que, d’après les instructions de notre Vén∴, le Comité Secret chargé d’instruire l’affaire qui vous concerne, se réunira le lundi 5 septembre, à huit heures et demie du soir, dans une des salles du Grand-Orient de France, à l’effet de vous entendre et, après quoi, de déclarer s’il y a lieu de donner suite à la plainte formulée contre vous.

  1. Je ne pus arriver que quelques jours avant le scrutin et n’eus le temps que de visiter quatorze communes sur quatre-vingt-une que comptait l’arrondissement. Néanmoins, j’obtins environ 2,500 voix ; ce qui soumit a un ballottage le F∴ Malric, le candidat du Grand-Orient, qui avait compté passer au premier tour.