Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/52

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nommer facilement Rapporteur de l’affaire, d’abord en invoquant ses fonctions spéciales auprès de la Loge, ensuite parce qu’aucun de ses collègues n’aurait tenu à se charger d’une si vilaine besogne. Et alors le programme du Vénérable se serait réalisé : la Tenue Extraordinaire du surlendemain mercredi 7 septembre aurait vu mon accusation et mon jugement.


La réunion eut lieu, néanmoins ; il était trop tard pour la décommander. L’affluence des membres de la Loge, ce soir du 7 septembre, fut considérable. L’article 5 de l’ordre du jour, qui avait motivé la qualification d’extraordinaire donnée à la séance, fut sauté, sans explication du Vénérable, à la grande surprise des assistants qui n’étaient venus que pour cet article de « great-attraction. »

À la sortie, quelques-uns demandèrent au F∴ Lemaire pourquoi l’on n’avait pas exécuté le programme dans son entier, et le mirifique inventeur de la couleur des triangles répondit aux questionneurs que tout n’était pas prêt, comme on l’avait pensé, mais « qu’ils ne perdraient rien pour attendre. »


Je fus convoqué quelques fois encore devant le Comité d’Enquête.

On m’interrogea sur des points qui n’avaient plus aucun rapport avec les lettres de Victor Hugo et de Louis Blanc, objets de la poursuite ; on me demanda jusqu’à des renseignements sur ma famille ; on m’apprit que j’étais soupçonné de ne pas avoir pris la Maçonnerie au sérieux, dès le jour même de mon initiation. Il parait que cela surtout était un crime.

Examinons un peu ce crime dans toute son horreur.

Lors de l’initiation maçonnique, le récipiendaire est, pendant un temps qui varie d’une demi-heure