Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/136

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ou une commune voisine ; et celui-ci se présente à la tenue en simple Visiteur.

Le Très Respectable, après avoir rappelé qu’il y a trois façons distinctes d’interpréter la légende d’Hiram, donne la parole au nouveau Maître, pour qu’il veuille bien dire à quelle interprétation il s’est arrêté et développer les motifs qui ont déterminé son choix.

Ces trois interprétations, qui ne s’excluent pas les unes les autres, a dit l’Orateur lors de la réception, comportent : 1° une idée de morale politique ; 2° une idée de morale scientifique ; 3° une idée de morale philosophique.

C’est cet examen du nouveau Maître, qui, sans que celui-ci s’en doute, va décider de son avenir dans la Franc-Maçonnerie.

Les neuf dixièmes des initiés au troisième grade symbolique choisissent la premier interprétation. Dans les discours qui leur ont été tenus, ils n’ont remarqué que l’insistance mise par le Très Respectable à signaler la puissance formidable du Peuple, force énorme s’ignorant elle-même ; ce qui les a frappés dans la légende, c’est la description vivement colorée de cette armée innombrable d’ouvriers qui s’avance, comme une marée humaine, vers le trône où siège le roi entouré de ses courtisans et de ses prêtres.

« — Voilà, dit en général l’initié Maître, ce que j’ai retenu ; voilà, à mon sens, la vraie signification de l’allégorie. C’est dans la masse des ouvriers des villes et des campagnes, c’est dans le Peuple, que réside la plus grande puissance politique. Mais elle existe à l’état de force inconsciente ; il faut donc que des hommes actifs, éclairés, ennemis des minorités qui jusqu’à présent ont régné soit comme Rois soit comme Pontifes, dirigent cette puissance, sans se faire connaître d’elle, et en vue du progrès de l’humanité. C’est le