Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/137

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Peuple qui doit être le réel souverain, ayant pour âme la Franc-Maçonnerie. »

Les Maîtres applaudissent l’explication de leur nouveau collègue, et les Frères haut gradés ne sont pas les moins zélés à le féliciter.

Quelquefois l’initié, tout en déclarant trouver à la légende cette signification politique, ajoute qu’il est loin de dédaigner l’interprétation scientifique, et que cette seconde manière d’envisager la mort d’Hiram l’a même particulièrement impressionné.

« — Hiram, dit-il, figure le soleil, c’est évident ; or, le soleil est l’étincelle toujours vive qui anime l’univers. C’est lui qui féconde la terre, d’on nous sortons et à laquelle nous retournons. Être les fils d’Hiram c’est être les fils du soleil ; c’est comme enfants de la nature que nous sommes les Enfants de la Veuve. Au soleil donc, nos plus reconnaissants hommages ! à la terre, notre plus profond amour ! En conséquence, mon avis est que la Franc-Maçonnerie, en même temps qu’elle doit mettre tous ses efforts politiques à diriger le Peuple, a le devoir d’établir, au-dessus de toutes les religions métaphysiques dites révélées, le culte matérialiste de la Nature. »

À l’initié qui vient de s’exprimer en ces termes, on adresse, comme aux autres, de chaleureuses félicitations ; le Très Respectable lui dit qu’il parle d’or, et la Loge salue la communication de ses impressions maçonniques par des batteries répétées et des joyeux Houzé. Il se trouve même toujours un Rose-Croix pour déclarer à ce Maître panthéiste qu’il s’associe pleinement à sa manière de voir et que, pour sa part personnelle, sans engager l’opinion des autres, il est tout à fait d’accord avec lui.

Enfin, il se trouve, mais assez rarement, des nouveaux Maîtres qui annoncent à l’assemblée que les