Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/139

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une éclatante revanche… Persécutés, mais non vaincus, nous sommes indomptables. Notre armée grossit tous les jours ; l’ennemi est obligé de reconnaître que le nombre de ses élus est faible auprès du nombre des nôtres ; chaque heure ou travaille la grande faucheuse augmente et fortifie nos phalanges ; à notre tour, nous aurons la force, et le moment n’est peut-être pas loin où Éblis sera vengé des iniquités d’Adonaï ! »

En entendant ce langage, les Frères des hauts grades relèvent la tête avec superbe ; dans leurs yeux brillent des éclairs de joie ; leur bouche est prête à s’ouvrir pour acclamer l’initié qu’une étrange passion transporte. Mais le moment n’est point venu ; ils se taisent, et ils laissent les simples Maîtres calmer le frénétique, que néanmoins toute l’assistance applaudit.

Dès le lendemain, un rapport rédigé par un 33e ou un Kadosch est expédié à l’autorité centrale.

L’avenir maçonnique du nouveau Maître est à peu près fixé.

S’il n’a vu que le côté politique de la légende d’Hiram, il a de nombreuses chances de ne jamais s’élever au-dessus du troisième degré.

Si, pour lui, la Franc-Maçonnerie est non seulement une organisation politique occulte, mais encore une secrète religion panthéiste, il deviendra un de ces Rose-Croix dont Volney fut un des pontifes.

Si, enfin, il a montré nettement qu’il se considère comme un fils militant de l’Ange de Lumière, il sera bientôt au nombre de ces ténébreux Chevaliers Kadosch dont le prototype est Proudhon.

Les Loges, en effet, donnent le pas, dans leurs programmes, à la politique.

Les Chapitres pratiquent le culte du panthéisme.

Quant aux Aréopages, ils vont plus loin dans la voie