Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/243

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son domaine. À son retour, Adolphe a réclamé ses biens ; mais le comte Reinfred dit qu’il n’a pas été question d’un emprunt, mais bien d’une vente, et il prétend posséder l’acte de cession signé d’Adolphe. Celui-ci déclare l’acte faux. Le comte et l’évêque persistant à l’affirmer légitime, Adolphe demande justice contre eux.

Un des membres de l’assemblée se lève, ôte son masque, s’annonce comme étant le comte Reinfred de Loégria, et maintient son affirmation.

L’Introducteur et le récipiendaire s’avancent et demandent au comte le parchemin. Celui-ci le tire de sa poche et le soumet au Grand Chapitre. L’Introducteur, s’approchant alors de la fenêtre par laquelle pénètre la lumière de la lune, tend le parchemin (qui est une modeste feuille de papier timbré de soixante centimes) et fait observer que la date imprimée dans la pâte marque une année postérieure à la date qui accompagne la prétendue signature d’Adolphe. Donc, la pièce est fausse. C’est clair et net.

Indignation tumultueuse de l’assemblée. Le comte Reinfred, convaincu de félonie, est expulsé du Grand Chapitre, et l’on vote en outre que le mot « Mort » sera inscrit, dans la marge du Registre, en face de son nom.

Et l’évêque de Vienne, qui a été le complice du comte, va-t-il demeurer impuni ?

Oh ! que non !… L’Introducteur demande qu’il soit condamné à une amende et à de forts dommages-intérêts envers Adolphe.

— Accordé ! clame le Grand Chapitre d’une seule voix.

Enfin, pour que justice soit complète, le Grand Commandeur propose à l’assemblée d’admettre dans son sein Adolphe le Saxon à la place du félon Reinfred de Loégria. Accepté avec enthousiasme.