Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/427

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La Lanterne, en 1882 (nos des 5 et 6 juillet), avait déjà signalé cette invasion de la police dans les Loges. « Il y a un véritable service organisé, disait-elle. Plusieurs agents remplissent ces fonctions de mouchards maçonniques. Chaque service espionne les autres ; c’est l’espionnage réciproque et mutuel… La deuxième brigade (brigade politique de la police secrète) a la Maçonnerie dans ses attributions… Les agents qui sont chargés de la Maçonnerie sont quelquefois assez gênés ; ils ne veulent pas éveiller les soupçons des autres Frères : toutefois, la préfecture sait que telle réception aura lieu dans telle et telle Loge, tel et tel jour, avant même que les planches de convocation ne soient envoyées… Les agents ne se bornent pas du reste à enregistrer les discours ; ils prennent part aussi aux discussions et aux votes, quand ils le peuvent. »

Au surplus, ce qui serait étonnant, ce serait que les choses ne se passassent pas ainsi. Presque toute la police, en France, depuis les hauts fonctionnaires jusqu’aux simples indicateurs, appartient à la Franc-Maçonnerie ; on ne trouve de nombreuses exceptions que dans le corps des gardiens de la paix, c’est-à-dire parmi les agents en costume qui assurent l’ordre dans la rue. Le chef de la police municipale et de la police politique secrète, M. Caubet, est le même M. Caubet qui occupe les fonctions de vice-président dans le Conseil de l’Ordre, au Grand-Orient de France. C’est lui qui a rédigé, pour le Rite Français, les petits Catéchismes d’Apprenti, Compagnon et Maître, que j’ai reproduits in-extenso et dans lesquels il est dit : « La Maçonnerie proclame, comme fondement du droit et de la morale, l’inviolabilité de la personne humaine. Elle a pour devise : liberté, égalité, fraternité… La fraternité, c’est le développement conscient et l’application réfléchie aux relations de la vie, des sentiments