Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/7

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sont qu’Apprentis sont priés de couvrir le temple. » Ce bref discours signifie : « Comme nous allons à présent nous occuper d’affaires intéressantes et dans lesquelles les Apprentis n’ont pas à mettre le nez, les initiés du premier grade vont nous faire le plaisir de repasser la porte, et vivement ! » Les Apprentis en pensent ce qu’ils veulent ; mais pas moyen de regimber, il leur faut obéir à l’invitation du Vénérable. Ils sortent donc, laissant leurs collègues des grades plus élevés traiter les affaires intéressantes et mystérieuses.

À la troisième ou quatrième réédition de ce congé aimable et poli, l’Apprenti se tient ce langage :

« — Ah ! çà, quelles sont donc ces affaires intéressantes que mes Frères plus gradés que moi traitent hors de ma présence ?… Qu’il est fâcheux que je sois seulement Apprenti ! »

Et notre homme, piqué par la curiosité, aspire dès lors à devenir Compagnon.

Un beau matin, il lit, au bas de sa planche de convocation, ce court avis :

« Une tenue de Compagnonnage et de Maîtrise devant avoir lieu très prochainement, le Vénérable invite les Frères Apprentis de l’Atelier qui désireraient une augmentation de salaire à en faire immédiatement la demande. »

Afin de savourer cette notice comme il convient, il faut d’abord savoir ce qu’en style maçonnique on entend par « une augmentation de salaire ». Le lecteur a déjà pu constater, et il constatera encore, que, les trois quarts du temps, il est nécessaire, pour comprendre le jargon des Frères Trois-Points, d’interpréter les mots et les phrases tout au rebours. Ainsi, la liberté maçonnique consiste dans une soumission absolue aux ordres des Chefs ; l’égalité de la secte est une hiérarchie qui ne comporte pas moins de trente-trois à