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guerre. Je conclus à la condamnation à mort de Tistin Capefigue.

Le président invitait le défenseur d’office à prononcer son plaidoyer.

— Citoyens, membres de la Cour Martiale, disait Élie Devèze, j’ai une pénible mission : atténuer le crime dont s’est rendu coupable ce scélérat qui porte le nom de Tistin Capefigue, est une tâche au-dessus de mes forces. Pourtant, je ne puis me soustraire à l’obligation de le défendre, puisque votre sagesse m’a imposé cette dure corvée. Je ne vois aucune excuse à la conduite de mon client ; c’est de nuit, c’est en abusant de notre confiance, qu’il a livré à l’ennemi les clefs des placards de notre état-major. Je m’associe aux conclusions de l’honorable organe du ministère public ; néanmoins, comme défenseur de Tistin Capefigue, je demande qu’aucune flétrissure publique ne soit infligée à son nom, par égard pour sa respectable famille.

La Cour Martiale délibérait, et Tistin Capefigue était condamné à être passé par les armes, aussitôt que les circonstances permettraient de s’emparer de sa personne.

Tous les légionnaires, partisans de Gent,