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Député, il donna sa démission de préfet et fut remplacé par l'amiral Cosnier. Le nouveau titulaire de la préfecture de Marseille conserva Henri Fouquier comme secrétaire général.

Nous voici à la période, plus que jamais troublée, de la Commune.

En province, les ultra-radicaux commençaient à s’endormir ; le 18 mars les secoua. Les Marseillais ne devaient pas être les derniers à sortir de leur torpeur.

— Paris a une Commune Révolutionnaire, disait-on ; eh ! pourquoi Marseille n’aurait-elle pas la sienne ?

La Préfecture, sans le vouloir, certes, fournit aux impatients l’occasion qu’ils attendaient.

Cosnier, Fouquier, le maire Bory, toutes les fortes têtes du parti républicain modéré, avaient tenu conseil : dans ces circonstances particulièrement difficiles, que fallait-il faire ?

Ils décidèrent que tous les bataillons de la garde nationale seraient convoqués le 23 mars, et que, sous la conduite d’un colonel nommé Jeanjean, ils se promèneraient par la ville en criant : « Vive Versailles ! »

Cette idée paraissait merveilleuse aux habiles qui l’avaient eue. Fouquier, en sa qua-