Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/146

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lité de marseillais, disait connaître, mieux que personne, les sentiments de ses compatriotes ; quant au colonel deux fois Jean, il était sûr de ses bataillons. Versailles allait être acclamé contre Paris d’une seule voix par les habitants.

Les gardes nationaux, dûment convoqués par ordre, se réunirent donc et suivirent l’itinéraire fixé pour cette promenade officielle. Seulement, il y eut un article du programme qui fut exécuté au rebours. Tous les bataillons, à l’exception de deux, crièrent : « Vive Paris ! » Et la petite fête eut une conclusion que Cosnier, Fouquier, Bory et Jeanjean n’avaient pas prévue : à la fin de la promenade, les manifestants prirent d’assaut la Préfecture.

La partie turbulente de la population s’était jointe, cela va sans dire, aux gardes nationaux et avait participé à leur démonstration. Les anciens civiques n’avaient pas manqué de se mettre de la partie. Et nous aussi, les jeunes gens de la Légion Urbaine, nous étions là.

Avec quelle joie nous envahîmes l’hôtel préfectoral !… Ce fut une irrésistible poussée.