mouches. Il s’agissait à présent d’entreprendre une campagne décisive.
Mon plan était celui-ci :
Créer, à côté du Frondeur, un organe spécialement destiné aux attaques contre l’Église, ses dogmes, son culte et ses ministres ; avec l’appui de ce journal, répandre dans le peuple des brochures à bon marché, vulgariser les idées anti-cléricales ; une fois l’élan donné, provoquer sur toute la surface de la France la fondation de nombreuses sociétés de libre-pensée, les liguer entre elles, organiser, en un mot, les anti-cléricaux en parti politique militant.
Pendant mon séjour en Suisse, j’avais beaucoup correspondu avec Garibaldi, qui avait conservé un bon souvenir de son accueil triomphal à Marseille, au milieu de l’escorte de la Jeune Légion Urbaine. Je lui avais soumis mon plan ; il l’avait pleinement approuvé, tout en me prévenant que je me heurterais à d’innombrables difficultés.
Mais les obstacles ne m’effrayaient point.
Pour mettre à exécution mon projet, je commençai par renoncer à toute préférence en matière de coterie républicaine. « Ni intransigeant, ni opportuniste, mais anti-clérical en