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tout et toujours », telle fut ma devise. La guerre au catholicisme était, à mon avis, le terrain sur lequel devait se faire l’union de tous les démocrates d’action.

Gambetta venait de prononcer, à Romans, cette parole, qui eut un si grand retentissement : « Le cléricalisme, voilà l’ennemi ! » Ces mots contenaient tout un programme.

Je voyais bien que Gambetta n’avait poussé ce cri, dont mon cœur était tout joyeux, que pour se rallier les radicaux, inquiets de sa popularité. Mais, que ce fût par artifice politique ou non, les hostilités n’en avaient pas moins été déclarées. Je prenais, quant à moi, le programme de Romans au sérieux.

La première difficulté que je rencontrai me vint des propriétaires du Frondeur.

Dans ma pensée, ce journal devait être conservé. C’était un organe précieux pour traiter par la satire les questions purement politiques ; il était de grand format, à 15 centimes, et tirait à 30,000 exemplaires. Mais il allait devenir secondaire auprès de l’autre ; celui-ci s’appellerait l’Anti-Clérical, titre qui ne prêtait à aucune équivoque.

Les propriétaires du Frondeur se méprirent sur mes intentions. Ils ne virent que le