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indépendamment du procès Mastaï, j’avais alors contre moi la poursuite des six congrégations religieuses enseignantes. L’Anti-Clérical, c’était forcé, ne pouvait que succomber sous les condamnations, dans un avenir plus ou moins prochain. Je supprimai donc cette feuille dont l’existence était si menacée, et elle fut immédiatement remplacée par une autre, lui ressemblant du reste comme une goutte d’eau ressemble à une goutte d’eau. Le nouvel organe s’appela la République Anti-Cléricale et fut la propriété de la librairie ; toutefois, pour éviter les désagréments judiciaires, on fut désormais plus circonspect dans les attaques contre les personnes ; nous augmentâmes la somme des blasphèmes en diminuant celle des diffamations.

Quant aux anciens procès (du comte Mastaï et des Frères), je ne m’en souciai plus guère, puisque, l’Anti-Clérical ayant été supprimé, je n’avais plus aucune propriété personnelle garantissant à mes adversaires le paiement des dommages-intérêts auxquels je pouvais être ultérieurement condamné.

Cette manière d’agir ne me causait alors aucune honte ; de tels procédés me paraissaient de très bonne guerre et étaient approu-