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Mes concurrents républicains tirèrent parti de l’ignorance des électeurs en faisant placarder, le matin du vote, dans tout l’arrondissement, des affiches ainsi conçues :


« Avis aux électeurs. — Il est inutile de voter pour le candidat Léo Taxil. Les suffrages à son nom ne pourront pas être comptés, attendu que M. Léo Taxil n’est pas éligible, ayant subi de nombreuses condamnations, dont plusieurs pour vol. »


Malgré ces manœuvres, bien dignes de mon cher parti démocratique, je recueillis 2.279 voix ; ce qui occasionna un ballottage.

Je ne maintins pas ma candidature au second tour de scrutin. J’étais profondément dégoûté. En toute sincérité, je le déclare, je fus moins contrarié de mon échec lui-même que sensible à la répulsion que m’inspirèrent les moeurs républicaines. On ne voit, en général, l’injustice, hélas ! que lorsqu’elle vous touche personnellement. J’avais, jusqu’alors, considéré que tout était permis contre la religion ; j’apprenais, à mes dépens, que la calomnie est la chose du monde la plus ignoble et la plus méprisable.

Quant aux violences, mes aimables concurrents ne les avaient pas ménagées. Ainsi, la veille du vote, j’avais donné une réunion