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contre, je n’en avais pas d’excellentes à l’étude ; assez espiègle, je faisais le désespoir de notre surveillant, M. l’abbé Guigou, un bon vieux prêtre d’une grande simplicité.

J’avais reçu, ai-je dit, une solide instruction à Mongré, et, quand je fus mis à Saint-Louis, je me trouvai fort en avance sur les élèves de mon âge, mes condisciples. Ce changement de collège, effectué dans ces conditions, me rendit donc un mauvais service.

La classe, où j’avais été placé, recevait un enseignement que je connaissais déjà en majeure partie : aussi n’avais-je pas grand mérite à être le plus souvent premier en composition. À l’étude, mes devoirs étaient faits sans difficulté et en un clin d’œil ; j’expédiai en une heure le travail de deux, et, n’ayant plus à m’occuper, tandis que mes camarades étaient encore à feuilleter leurs dictionnaires, je m’amusai, pour passer le temps.

De là, résultait cette situation anormale : le professeur me proclamait le meilleur élève de sa classe, et le surveillant me déclarait le plus « dissipé » de sa division. À la distribution des récompenses de 1866, j’obtins une multitude de prix ; mais, par exemple, celui