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de bonne conduite n’était pas dans la quantité.

Ce fut cette année-là que je fus confirmé ; je reçus le sacrement dans d’excellentes dispositions. L’espièglerie, en moi, n’avait pas diminué la piété.

Une bonne année fut celle que je passai dans la classe de l’abbé Jouet.

Mon professeur d’alors brûlait d’un véritable zèle religieux. Il avait apporté d’Issoudun une dévotion nouvelle : la dévotion à Notre-Dame du Sacré-Cœur. Il était dévoré du désir de fonder un ordre religieux : il y avait là, chez ce prêtre au tempérament d’apôtre, une vocation irrésistible.

Quand il nous développait ses pieux desseins, son âme débordait ; le maître, oubliant son rôle de précepteur, se transfigurait ; une sorte d’inspiration l’enflammait, et il nous parlait avec une réelle éloquence.

L’abbé Jouet me fit l’honneur de me choisir pour son auxiliaire au collège ; il me nomma son « premier zélateur » parmi les élèves. Une confrérie enfantine fut donc instituée à Saint-Louis, entre quelques camarades, avec l’autorisation du supérieur, M. l’abbé Magnan. Nous l’appelions « la Petite Œuvre ».